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Voici un article d’Elie Edme sur la détente corporelle profonde. Cet article est issu de son site Systema Syncrétique

Ouvrir les meridiens myo-fasciaux

 

 

 

Le travail des méridiens myo-fasciaux est un composant essentiel de l’activation physiologique, de la décontraction du corps, et par extension, du rééquilibrage de la structure. Les tensions parcourant ces lignes qui structurent le corps, agissent  sur le squelette à l’image de la corde d’un arc. A terme, les habitudes de mouvement, les différentes manières d’utiliser le corps et les traumatismes émotionnels font s’accumuler les tensions le long des méridiens myo-fasciaux, entraînant le déséquilibre du squelette et de la posture dans la position la plus neutre, sans qu’une correction volontaire et immédiate soit possible. Le travail des méridiens myo-fasciaux est ainsi conçu pour favoriser le retour à l’équilibre, grâce à la décontraction progressive des tensions chroniques. Voilà quelques concepts qui orienteront ce travail et nous aiderons à en saisir la nature.

Arcs. Le travail de rééquilibrage de la structure consiste à décontracter en profondeur la sphère respiratoire, en traitant en priorité les ceintures cervicale, scapulaire et pelvienne, ainsi qu’en abordant directement la souplesse de la colonne vertébrale. La première ceinture travaille sur les omoplates et le sternum, en lien avec les bras. La seconde ceinture travaille la zone du sacrum et du bassin, en lien avec les jambes. La décontraction de ces deux ceintures et le travail spécifique de l’axe favorisent ainsi le retour à la neutralité des courbes de la colonne vertébrale. Le travail des méridiens myo-fasciaux nécessite donc l’allongement de la structure par la mise en place de chacun de ses arcs, dans une position statique pour le moins inhabituelle. Cela a pour conséquence de créer des mouvements multi-directionnels, à l’image de vrilles qui parcourent le corps en nous rendant davantage conscients de nos zones de blocages.

Ondulations. Les mouvements pendulaires s’adressent à nos tensions de manière multi-dimensionnelle. Ils permettent de les aborder selon des perspectives différentes pour mieux les dissoudre. Ces mouvements sont le résultat du déplacement du centre de gravité d’un appui à l’autre, et ne sont que l’amplification des mouvements autonomes et lemniscales de la respiration et de la pulsation. Les amplitudes des mouvements ondulatoires sont ainsi extrêmement variées, leur spectre permettant toutes les nuances d’expérimentation, de l’amplitude maximale au micro-mouvement le plus fin. Autres expressions du principe de pendule, les ondes contractiles et sonores peuvent être également utilisées pour libérer les zones de blocages.

Etirement versus décontraction.Avant d’aborder cet aspect de la pratique, il est essentiel de comprendre que tous les exercices qui le composent ne fonctionnent pas par l’étirement des tissus mais par le biais de leur décontraction. La souplesse sera ainsi le conséquence de la décontraction des tensions non nécessaires au maintien d’une position donnée, plutôt que d’un étirement brutal qui déchirerait les tissus. Le travail des méridiens myo-fasciaux doit donc impérativement se faire dans la douceur pour la simple raison que l’on ne peut forcer le corps à se décontracter, on peut simplement le persuader de revenir à l’équilibre de manière progressive.

Seuil. Cependant, pour que ce travail soit efficace, il est nécessaire d’aborder directement nos zones de blocages qui seront, la plupart du temps, signifiées par une douleur. Le concept de seuil renvoie donc au point d’équilibre entre l’excès de sollicitation et son manque. Dans le premier cas, on risque de créer des micro-traumatismes et de déchirer les tissus par leur étirement. Dans le second cas, on ne travaille pas sur la réalité du blocage, et on ne peut alors pas prendre conscience de la zone à décontracter.

Mécanismes naturels de détente. Pendant la pratique en général et le travail des méridiens myo-fasciaux en particuliers, les MND sont constamment favorisés. La personne est encouragée à amplifier baîllements, soupirs, étirements spontanés et crampes lorsqu’ils se manifestent. Ces mécanismes étant une tentative du corps pour retrouver l’élasticité de ses tissus au repos, ils nous montrent le chemin de la décontraction naturelle, animale et instinctive. Pour les favoriser, il est dans un premier temps nécessaire d’expirer et d’inspirer par la bouche de manière à pouvoir mieux décontracter la langue, et par extension, le diaphragme de la gorge, ainsi que les diaphragmes thoracique et pelvien.